François Joseph Poirier (FJP) : Bonjour, je suis François Joseph Poirier, vice-président Développement des affaires chez Desjardins Assurances. Je suis en compagnie de Monsieur David Levine, expert dans le domaine de la santé, pour parler de la médecine personnalisée. Monsieur Levine, pourriez-vous nous expliquer exactement qu’est-ce que la médecine personnalisée?
David Levine (DL) : La médecine personnalisée est une nouvelle façon de connaître un individu. On fait une étude de son code génétique qui consiste en la programmation de l’ensemble des cellules de son corps. En même temps, on étudie les biomarqueurs produits dans son corps au moment d’une maladie. Avec ces informations, on est en mesure de lui prescrire les médicaments appropriés. On peut même prévenir certaines maladies qui pourraient se développer au cours de sa vie ou, du moins, déterminer la probabilité qu’elles se déclarent. Si on combine toutes ces informations à l’historique de sa famille et de son histoire de santé personnelle, on est capable de vraiment améliorer son état de santé.
FJP : Donc, la médecine personnalisée va avoir de l’impact à quel niveau principalement?
DL : Elle aura un impact important sur la consommation d’un médicament dans le traitement d’une certaine maladie et dans l’obtention d’effets positifs. On dira alors que c’est le bon médicament, prescrit au bon moment et avec la bonne dose. Cette dose peut être différente d’une personne à l’autre. Prenons l’exemple du cancer du sein : 70 % de la population ne répond pas à un certain médicament, dont le herceptin, s’il n’y a pas un certain gène qui a muté et produit certaines protéines. Si on connaît les mutations et les protéines produites chez une personne, on lui administrera ce médicament, mais pas au 70 % de la population pour qui il n’y a aucune amélioration, sauf des conséquences négatives.
FJP : Et pour les promoteurs de régimes, pour les employeurs qui nous écoutent, qu’elle va être l’impact finalement de la médecine personnalisée?
DL : Je pense que le premier impact sera dans le domaine de ce qu’on appelle la prescription personnalisée. C’est-à-dire que lorsqu’un employé aura une maladie et que son régime d’assurance lui permettra de faire le séquençage de son génome, à partir des résultats obtenus, son médecin sera en mesure de lui prescrire le bon médicament et obtenir des résultats efficaces qui entraîneront moins d’effets secondaires. Le retour au travail se fera plus rapidement et le stress sera moins grand pour l’employé. Dans ce sens-là, il va y avoir, à mon avis, un intérêt pour les employeurs et pour le milieu des assurances à offrir ce type de test.
FJP : Merci beaucoup Monsieur Levine.
DL : Un plaisir.