Note : Les informations placées entre crochets décrivent le contenu visuel et audio de la vidéo autre que le dialogue ou la narration.
[Mise en contexte : La conférencière Rose-Marie Charest et Josée Dixon, vice-présidente au développement des affaires chez Desjardins, nous parlent de la santé mentale.]
Josée Dixon : Bonjour. Mon nom est Josée Dixon, je suis vice-présidente au développement des affaires. Je suis aujourd’hui avec madame Rose-Marie Charest, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec. Nous allons traiter aujourd’hui d’un sujet d’actualité important, soit la santé mentale des jeunes travailleurs. Madame Charest, bonjour.
Rose-Marie Charest : Bonjour!
Josée Dixon : Qu’est-ce qu’un directeur d’une entreprise peut faire pour aider les jeunes à s’intégrer dans le marché du travail?
Rose-Marie Charest : La direction de l’entreprise a une grande responsabilité par rapport à ça parce que elle, a une vision à long terme, la direction. Alors, son rôle, ce qu’elle peut faire pour faciliter l’intégration des jeunes, pour les attacher aussi à son entreprise, c’est de bien communiquer cette vision, pour que le jeune sache qu’il embarque dans un beau projet.
Josée Dixon : Vous savez, les gestionnaires, dans une entreprise, ne sont pas tellement habitués de transiger avec plusieurs générations différentes. Et c’est une situation qui est de plus en plus évidente aujourd’hui. Alors un gestionnaire aussi a une responsabilité envers un jeune travailleur.
Rose-Marie Charest : Le gestionnaire a beaucoup de responsabilités. Moi, j’ai beaucoup de respect pour ce travail-là, parce qu’il doit en même temps traduire ce qui vient de la direction, faire sienne cette orientation qui est donnée par la direction, et en même temps être à l’écoute de toutes ces différences dans son équipe. Ça peut être des différences de générations, ça peut être des différences de cultures, des différences hommes/femmes… toutes sortes de différences, de formations, et lui il a à faire de toutes ces différences-là une mosaïque qui, elle, constitue un projet. Et si chacun a le sentiment qu’il joue un rôle important dans ce projet-là, si chacun connaît son rôle, mais aussi connaît le rôle des autres, ça va faciliter, pour le gestionnaire, le fait de les amener à travailler ensemble dans une même direction.
Josée Dixon : Alors là, on a parlé de la direction chez un employeur, on a parlé des gestionnaires, mais moi, je suis un jeune travailleur; est-ce que moi, j’ai une responsabilité?
Rose-Marie Charest : Absolument. Toute notre vie, on a une responsabilité par rapport à notre bien-être. Le jeune travailleur, lui, a la responsabilité de faire les bons choix pour lui. Ça veut dire se connaître suffisamment pour connaître ses talents, pour connaître ses limites, pour connaître ses sensibilités aussi, parce qu’on peut être quelqu’un qui est très à l’aise dans un milieu donné mais mal à l’aise dans un autre, et donc il faut faire ces choix-là. Aussi, il a la responsabilité d’apprendre à se reposer… Il sera fatigué. La fatigue fait partie de la nature humaine. C’est normal de se fatiguer quand on travaille, mais ça ne rend pas malade, la fatigue. Ce qui rend malade, c’est de ne pas être capable de se reposer. Ce qui rend malade, c’est de ne pas être capable de se détendre. Être stressé, ça ne rend pas malade; c’est ne jamais être capable de se détendre qui rend malade. Et en même temps, rechercher constamment cette satisfaction, qui vient de l’efficacité. Et là, pour que le travailleur se sente efficace, là, on va chercher la responsabilité de tout le monde. Il faut absolument que l’entreprise lui donne l’information et la formation nécessaires pour qu’il soit compétent et efficace, et je pense que tout le monde peut arriver à être heureux et productif en travaillant ensemble.
Josée Dixon : Madame Charest, merci beaucoup!
Rose-Marie Charest : Ça me fait plaisir.